Annonce mortuaire
Chaque jour à la télé
Le peuple qui se terre
Au fond du canapé

Ambiance militaire
Au micro des rayons
Heureusement la caissière
Adoucie la chanson

Des routes désertées
Et des villes fantômes
Le temps presqu’arrêté
Le silence résonne

Un printemps qui explose
De ses milles splendeurs
Aux fenêtres moroses
Des confinés qui pleurent

Isolement contraint
Ne reste que le parloir
Certains se voient enfin
Les yeux dans le miroir

A chacun sa chapelle
Sur le sens à donner
Moi je préfère celle
Qui nous dit d’exister

Des fleurs sur un parebrise
J’ai pensé un amant
Quelle drôle de surprise
Soudain d’en voir autant

Pancarte publicitaire
Détournée pour nous dire
Qu’ils nous sont solidaires
Et pour nous applaudir

Des armes se déposent
On ne fait plus qu’un corps
Face à cette petite chose
Qui rappelle à la mort

Reprenons au passage
Le pouvoir dans nos mains
Il s’rait peut-être sage
De penser à demain

On le touche du doigt
Le monde peut changer
Si on tourne nos pas
Vers d’autres destinées

A chacun sa chapelle
Sur le sens à donner
Moi je préfère celle
Qui invite à rêver

Du Co-Vide se propose
A nos vies bien remplies
Peut-être utile pause
Qui veut nous voir grandis

Du bourgeon à la rose
Du cocon à l’envol
Des graines qu’on arrose
Pour sortir de nos geôles

Masqués plus que jamais
On s’est même gantés
Et bien plus que jamais
On trinque à la santé

Les gestes qui aimaient
Devenus menaçants
Des câlins envolés
Mais putain jusqu’à quand

Notre terre qui s’effrite
Reprend un peu son air
Cet Eden qu’on habite
Change un peu d’atmosphère

La faune se libère
Et reprend son espace
Tandis que l’homme fier
Est remis à sa place

On n’gagnera la guerre
Qu’en gardant compassion
Nos cœurs dans cet enfer
Sont le seul horizon

A chacun sa chapelle
Sur le sens à donner
Moi je préfère celle
Qui invite à aimer

Parmi les infirmières
Mais pas celles touchées
De nature solitaire
Pas la plus perturbée

Je pense à ceux qui voient
Toute leur vie s’effondrer
Et à ce qui sera
Dans cette vie d’après

Pourra-t-on comme avant
Se prendre dans les bras
Et pour tous ces enfants
Quelles chances on laissera

Des questions qui défilent
Et qui pointent du doigt
Qu’on marche sur un fil
Mais je garde la foi

Sous la lune ce soir
Quelques larmes qui coulent
Je caresse l’espoir
Qu’on se retrouve en foule

A chacun sa chapelle
Sur le sens à donner
Moi je préfère celle
Qui nous dit d’espérer

Du Co-Vide se propose
A nos vies bien remplies
Peut-être utile pause
Qui veut nous voir grandis

Du bourgeon à la rose
Du cocon à l’envol
Des graines qu’on arrose
Pour sortir de nos geôles

Vivement les retrouvailles
De tous les gens qui s’aiment
Et que cessent les failles
De ce triste système

Mais avant le futur
Et plans sur la commette
Ecoutons le murmure
Qui nous invite à Etre

Revenons à l’instant
La seule chose sûre
Rappelons-nous au présent
Qu’on reçoit sans facture

Celui dont on perçoit
Qu’il y a des raisons d’être
A ce monde en émoi
Qui cesse un peu la fête

Pour moi, quelques chansons
Dans cette parenthèse
Pour moins de désunion
Et d’âmes qui se taisent

A chacun sa chapelle
Sur le sens à donner
Du moment qu’elle est celle
Qui nous mène à la paix