Paroles :
J’aimerais ne plus fuir
Cette pieuvre que je porte
Trop tentée de saisir
Par peur de perdre l’autre
Oser la rencontrer
Pour arrêter de voir
L’envie de ligoter
Dans l’autre, mon miroir
La pieuvre en moi qui traine
Te voudrait que pour moi
Si elle était sans gène
Elle s’accrocherait à toi
Tentacules enroulés
Tout autour de ton bras
Aimante et passionnée
Présente à chaque pas
La pieuvre en moi déprime
Quand elle te sent trop loin
La pieuvre en moi décline
Quand elle sent plus ta main
La pieuvre en moi s’incline
Refuse d’aller plus loin
Je fuis sa triste mine
Elle a trop de chagrin
Une pieuvre amoureuse
Qui glisserait ses ventouses
D’humeur aventureuse
Doucement sous ta blouse
A l’ombre des vareuses
Il fait bon se blottir
Même si les eaux vaseuses
S’en troublent à frémir
Gourmand céphalopode
Qui défie de ses bras
Le dicton à la mode
Pas d’bras, pas d’chocolat
N’est jamais rassasié
De sentir ta présence
Si souvent extasié
D’autant de résonance
La pieuvre en moi déprime
Quand elle te sent trop loin
La pieuvre en moi décline
Quand elle sent plus ta main
La pieuvre en moi s’incline
Refuse d’aller plus loin
Je fuis sa triste mine
Elle a trop de chagrin
Cette créature en moi
Peut-être un peu jalouse
Pour qu’il n’y ait que moi
Voudrait que tu l’épouses
Elle voudrait bien sceller
Des promesses qui tiennent
Voudrait te posséder
Voudrait que tu sois sienne
Nageuses et prédateurs
S’ils s’approchaient de toi
Elle voudrait que ton cœur
Ne les voit même pas
Elle dessinerait des bulles
Nous isolant du monde
Où les câlins pullulent
Et la tendresse abonde
La pieuvre en moi déprime
Quand elle te sent trop loin
La pieuvre en moi décline
Quand elle sent plus ta main
La pieuvre en moi s’incline
Refuse d’aller plus loin
Je fuis sa triste mine
Elle a trop de chagrin
Captif ou bien geôlier
Les prisons nous abîment
L’Amour veut partager
Sans prélever de dîme
Pourvu Qu’un Jour nos pieuvres
S’enlacent en confiance
Sans plus besoin de preuve
Quant à leur bienveillance
Inspirée par cette encre
Jaillie de leurs tourments
Qui dit que ce qui ancre
C’est l’Ici, Maintenant
Laissant, sans s’agripper
La houle les conduire
Elles sauront bien s’aimer
Si leurs âmes y conspirent