Paroles :
Le tableau que j’ai peint
Est passé par le ciel
Il avait son parfum
Coloré d’arc-en-ciel
Il a pris des visages
Mon Dieu, qu’ils étaient beaux
Esquissés sur mes pages
A grands coups de pinceaux
J’ai posé des bagages
Pour déployer mes ailes
Pour sortir de ma cage
Eclairer mon pixel
Mais, prise de vertige
Lors de mon décollage
Je glisse sur la tige
Des fleurs que je partage
Soudain, elles me semblent
Un peu grandes pour moi
J’en ai la voix qui tremble
Mais j’aurai l’air de quoi
J’aurai l’air de quoi
Avec ce Cœur Qui Sème
Dans un monde qui se noie
Dans sa vie quotidienne
Et j’aurai l’air de quoi
Avec mes cosmonautes
Tous ces signes de croix
Qui pourtant m’incommodent
Toutes ces flammes qui dansent
Et toutes ces sorcières
Pourtant pleines d’innocence
Qui font peur à mon frère
Ces dragons, ces sirènes
Tous ces enfantillages
Qui consolent mes peines
Mais n’sont plus de mon âge
Et j’aurai l’air de quoi
Amoureuse égarée
Qui a ouvert ses bras
A des reines enneigées
Et j’aurai l’air de quoi
Me coiffant de ces couettes
Une gamine en émoi
Jouant de sa baguette
Et toutes ces couleurs
Flottant comme un drapeau
Même s’il est dans mon cœur
Militer, j’aime pas trop
J’aurai l’air de quoi
Dans ce grand déballage
Sur un filet de voix
S’essoufflant aux étages
Ces airs d’en savoir plus
Alors que j’en sais rien
Sur ces montagnes russes
Je cherche mon chemin
J’aurai l’air de quoi
Face à ceux qui se moquent
Qui aiment pointer du doigt
Scrutant la moindre faute
Moi qui tremble parfois
Sous le regard des autres
S’ils piétinent ma Joie
J’ai si peur qu’elle se vautre
J’aurai l’air de quoi
Avec mes envolées
Quand j’oublie qu’ici-bas
On préfère raisonner
Et j’aurai l’air de quoi
Caressant la folie
Alors que, ici-bas
J’l’attache parfois au lit
J’aurai l’air de quoi
Ben, d’une folle inspirée
Qui, pour se mettre en joie
S’invite sur les sommets
J’aurai l’air de quoi
D’une humaine un peu gay
Qui équilibre en soi
Toutes ses parts opposées
J’aurai l’air un peu sot
J’aurai l’air un peu ivre
D’avoir peint ce tableau
Qui m’a appris à vivre
Poétesse bariolée
Qui ose sa lueur
Malgré ses imparfaits
Et toutes ses erreurs
J’aurai l’air d’une rêveuse
Un peu trop impudique
Peut-être prétentieuse
En délire mystique
J’aurai l’air d’une gourde
Qui se remplit pourtant
En cessant d’être sourde
A ce qui vit dedans
J’aurai l’air de quoi
Ben, d’un enfant qui danse
Bien souvent maladroit
Mais avec bienveillance
Qui offre son collier
Les mains un peu tremblantes
De pâtes colorées
Et de lettres qui chantent
Invitant dans sa ronde
Les mines un peu trop lasses
Qui aimeraient un monde
Un peu plus à sa place
Pour libérer la cage
De nos tristes pixels
Qui, souvent, bien trop sages
Ne déploient pas leurs ailes
Non, je ne pouvais pas
Garder dans mon grenier
Ces couleurs qui, pour moi
Ont un peu tout changé
Toutes les serrures n’ont pas
Besoin d’une même clef
Mais celle que l’on m’envoie
Vaut bien de l’essayer…